Actualités / Cadre de vie - mardi 14 avril 2015

Un marché en quête d’un nouveau souffle

C’EST SÛR qu’il a un peu perdu de son charme par rapport au marché d’antan”, se désolent les habitués présents place Gilbert-Boissier ce mardi matin. Le soleil de printemps est au rendez- vous, mais les clients eux, se font attendre : Le marché du village n’est pas vide, mais il ne fait pas le plein pour autant. Idem pour les stands. Si le marché du Mas du Taureau regroupe une petite centaine de forains, celui du village, le plus vieux de Vaulx-en-Velin, peine à en réunir une dizaine en semaine. “Si je reste, c’est que je ne peux pas me résoudre à laisser tomber mes clients”, assure l’une des marchandes des quatres-saisons. “C’est un marché qui dépérit, constate Stéphane Bertin, adjoint délégué au quartier qui plaide pour davantage d’animations afin de booster le commerce. Il y a à la fois un problème de mode de consommation et une population qui change et vieillit. Il y a aussi l’implantation de Grand Frais qui a eu un effet concurrentiel”.

“La crise joue beaucoup”

Du côté des forains, on pointe naturellement la présence du supermarché spécialisé en fruits et légumes pour expliquer la baisse de dynamisme du marché, même si les placiers estiment que la baisse d’affluence a débuté avant son arrivée. “Si les gens vont s’approvisionner là- bas, ils ne passent pas devant chez nous”, regrette Daniel, dont la camionnette remplie de lingerie est devenue l’un des emblèmes du lieu. Il considère cependant que “la crise joue beaucoup” et que la perte de vitesse est tout autant imputable à la baisse du pouvoir d’achat qu’au voisinage de grand Frais. L’arrêt des offices religieux le dimanche a aussi porté un coup au marché selon ces vendeurs.

Certains s’en sortent pourtant bien. Le chiffre d’affaires de Carole Crétin, qui vend ses produits fermiers depuis plus de 30 ans sur ce marché, est en cons- tante progression. “Ce qui est dom- mage néanmoins, souligne-t-elle, c’est le non remplacement des alimentaires qui partent à la retraite.” Le choix de produits qualitatifs serait-il la clé ? David Tounkara, adjoint au Développement économique, et le service municipal vie économique et commerciale tentent en tout cas de diversifier l’offre, mais il semble difficile de fidéliser ces nouveaux vendeurs. “On donne des conditions très favorables aux forains, tant au niveau des tarifs que des emplacements”, indique Nathalie Perouze, chef du service qui estime que “faire venir de la qualité est la seule issue”. Au Comité des fêtes et d’animations du village, on s’inquiète aussi, tout en faisant le parallèle avec la situation commerciale de l’ensemble du quartier : “C’est la même chose pour les commerçants de la rue de la République. Hormis les historiques, présents depuis très longtemps, il y a de moins en moins d’offre”, déplore Claude Castaldi, président de l’association.

Les habitants sont attachés à ce marché qui, malgré sa taille, n’en demeure pas moins structurant. “S’il venait à disparaître, ce serait la mort de notre quartier”, s’inquiètent certains qui voient en cette foire, “l’un des derniers lieu de convivialité du Village”.

Maxence Knepper

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