Actualités / Cultures - mardi 01 avril 2014

La chasse aux particules cosmiques est ouverte

LES GHOSTBUSTERS chassaient les fantômes, les Vaudais, eux, traquent les rayons cosmiques, cette pluie permanente de particules qui arrose la Terre. Le temps d’une expérience unique et participative, dix familles accueillent à leur domicile un dispositif scientifique afin de partir à la découverte de l’infiniment petit. Parmi elles, on retrouve aussi bien des jeunes actifs, des familles avec enfants que des retraités. De 12 à 72 ans, ils ont tous été tentés par cette expérience hors du commun. “L’objectif n’est pas de refaire la physique de Newton, mais de montrer que la science est en mouvement. On ne veut pas tout leur apprendre, seulement leur faire toucher du doigt ce qu’est l’esprit scientifique”, explique Pierre Henriquet, médiateur scientifique au Planétarium. Dans le salon des volontaires, on ne retrouve pas de kits de parfaits petits savants mais des assemblages hétéroclites. “Les participants ont construit leur petits électroscopes, avec le matériel qu’ils ont trouvé dans leur cuisine”, souligne le médiateur. Ainsi, chez Jackie Gallet, Vaudaise de 70 ans, trônent désormais de mystérieux bocaux montés de fils électriques, de lamelles d’aluminium et de vieux bracelets de montre. “J’ai utilisé un vieux pot de café soluble, un ancien vase, et même un Erlenmeyer(1), vestige de mon ancienne carrière de chimiste”, explique-t-elle.

Le projet, qui a aussi pour ambition de repenser les liens entre art et science, est suivi par le physicien Thierry Stolarczyk et l’artiste Laurent Mulot. Tout au long de l’expérience, les participants sont invités dans des laboratoires, des lieux de création et des musées pour échanger avec des professionnels. Après l’Institut de physique nucléaire de Lyon et le musée d’art contemporain, les Vaudais espèrent avoir le privilège de se rendre au Cern, en Suisse, pour visiter l’accélérateur de particules. De ces travaux naîtra une œuvre, “Rayonnement cosmique à tous les étages”, que Laurent Mulot présentera au Planétarium, en octobre prochain.

En attendant, Jackie Gallet s’évertue à reporter ses observations sur les grilles que le Planétarium lui a fournies. “En ce moment, mon problème, c’est les mesures, même si je fais mes relevés très sérieusement tous les jours”, prévient-elle. Parfois, la retraitée s’amuse à plonger son attirail dans les vapeurs de sa cuisine à l’heure de la soupe, ou à l’embarquer jusqu’au sommet de la tour d’observatoire de la basilique de Fourvière pour vérifier si l’humidité ou l’altitude ont un impact sur ces particules d’ailleurs. “Je ne suis pas persuadée qu’on tirera quelque chose de tout cela, mais au moins, on aura pris du plaisir, avoue-t-elle en rangeant ses tableaux de relevés. Et puis cela m’occupe et me permet de rencontrer du monde”. Ces manipulations ont aussi la vertu de lui rappeler les excitations et les déceptions de la vie de laboratoire qu’elle a connu dans sa vie active. “Soulever des questions sans réponses, c’est aussi l’intérêt du projet”, souligne Simon Meyer, directeur du Planétarium.

Maxence Knepper

(1) fiole de laboratoire

Pratique : Planétarium de Vaulx-en- Velin, place de la Nation. Tél: 04 78 79 50 13 www.planetariumvv.com

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