Actualités / Cultures - mardi 16 octobre 2012

Les deux pieds à Vaulx, la tête dans les étoiles...

TOUTE personne qui longe à pied la place de la Nation, le square André-Malraux ou dans son prolongement, la promenade Lénine, l’aura remarqué : le Planétarium est en grands travaux. Patientons, il y en a encore pour un an. Si le gros œuvre est aujourd’hui achevé, place maintenant aux réseaux. D’ici l’automne prochain, le Planétarium aura fait place au Pacs, autrement dit le Pôle d’astronomie et de culture spatiale. Il permettra d’intégrer des espaces supplémentaires pour héberger des salles d’exposition, les ateliers scientifiques et des bureaux. Ce vaste projet financé par la Ville, le Grand Lyon, le Département du Rhône, la Région Rhône-Alpes et l’Etat, va permettre d’étendre les activités du site à vocation culturelle et scientifique sur 4000 m2. Ce qui pro- met bien des réjouissances pour tous ceux qui sont curieux de découvrir le cosmos, dans toutes ses dimensions et dans tous ses états, gazeux, liquide ou solide.

En attendant octobre 2013, le spectacle continue. Le public n’a pas marqué sa désaffection, au contraire. Près de 50 000 personnes sont venues sur la saison 2011-2012, en dépit des périodes de fermeture pour travaux en cours. Cette année encore, le Planétarium sera ouvert seulement pendant les vacances scolaires ; la Fête de la science, qui vient de se dérouler avec succès ; et la Biennale du ciel et de l'espace – les Oufs d’astro, une manifestation qui prend de l’ampleur (du 18 au 24 février 2013).

“Montrer la science, mais surtout la faire comprendre” : c’est en ces termes simples que Simon Meyer, directeur du Planétarium, en a résumé la philo- sophie lors de la présentation de la saison. Il importe plus que jamais de susciter l’intérêt de tous, petits et grands, pour l’Univers avec un grand U, sur la base d’une large programmation pédagogique et bien construite. Dont acte. Les écoles de la ville, de la maternelle au lycée, fréquentent beaucoup le Planétarium et, cette année, un autre équipement municipal, le centre culturel Charlie-Chaplin, se met à graviter autour du Planétarium à travers un spectacle sur le temps (les 22 et 23 février). Outre les nombreux ateliers et stages en direction des jeunes publics, avec leurs parents ou leurs enseignants, deux nouveaux spectacles sont à l'affiche : La Planète en chocolat (6-8 ans) et Planètes inconnues, qui éclaire singulièrement la découverte récente des exoplanètes. Ce film de 30 minutes s’attache à en raconter les étapes de formation, pour un public qui va de 7 à 77 ans, voire au-delà... Sous le dôme à 360 degrés de l’auditorium, les spectateurs entrent dans la fabuleuse histoire de la formation des systèmes planétaires que les astrophysiciens commencent juste à décrypter. Dans sa brièveté, ce film nous fait prendre conscience de la révolution mentale qu’implique cette redécouverte de l’Univers, toute aussi capitale que lorsque Copernic, il y a 400 ans, comprit que la Terre tour- nait autour du Soleil...

“Il est temps de recréer le lien entre le public et la science”, a souligné Nassreddine Hassani, conseiller municipal en charge de la Culture, lors de la présentation de saison du Planétarium. Reprenant les mots d’un astrophysicien, Jean-Claude Pecker, à propos des enjeux de la culture scientifique, il a posé la question “de la désaffection des jeunes pour les carrières scientifiques. Il n’y a plus d’étudiants se lançant vers les maths ou la physique ; au collège ou au lycée, les enseignants se plaignent d’avoir de plus en plus de difficultés à faire comprendre les démarches de ces disciplines. (...) Et une certaine philosophie exprime assez fort les doutes envers le propos même de la science. Le mot de progrès passe parfois pour une dangereuse obscénité. Des émules de Protagoras nous expliquent que tout est vrai, et son contraire. Et dans le public, la science est associée à la bombe atomique, aux manipulations génétiques, aux dangers des applications de la science plutôt qu’à ses bien-faits, chirurgie cardiaque, transports rapides ou communications faciles. En effet, la science ne constitue pas “un savoir révélé” comme l’a souligné Simon Meyer. C’est pourquoi la culture scientifique diffusée au Planétarium est un atout formidable pour Vaulx-en-Velin, ville en pleine mutation, à l’image de la société contemporaine.

Françoise Kayser

Pratique : Planétarium, place de la Nation. Tél. 04 78 79 50 13. www.planetariumvv.com

Le Planétarium de Vaulx-en-Velin est l’un des dix premiers équipements culturels du Rhône. En attendant la fin des travaux du Pacs en octobre 2013, le spectacle continue lors d’une saison qui, pour être écourtée, n’en est pas moins intense.

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