Actualités / Cultures - vendredi 14 novembre 2014

Rosetta a atteint son but

Philae, le petit robot de la mission Rosetta de l’ESA (Agence spatiale européenne) s’est posé sur la comète P 67 Churyumov-Gerasimenko le mercredi 12 novembre. Tous les scientifiques du monde ont retenu leur souffle, inquiets du bon déroulement de l’atterrissage. A 17h03, l’information parvenait sur terre : Philae était à destination.

Ce jour faisait date dans l’histoire de la conquête spatiale, après le lancement de Spoutnik en 1957 et les premiers pas sur la Lune en 1969. Aussi le Planétarium de Vaulx-en-Velin proposait un événement spécial Rosetta, en partenariat avec le Centre national d’études spatiales (Cnes). Il offrait au public de vivre en direct ce moment fabuleux, fruit de 20 ans de travail et survenant dix ans après le lancement de la sonde par la fusée Ariane 5. Outre le suivi de l’approche de la comète et la retransmission du largage du robot, une séance d’astronomie sur les collisions cosmiques et une rencontre avec l’astrophysicienne Lydie Bonal, spécialiste des comètes, étaient au programme. Un atelier “Cooking comet” a également séduit petits et grands, leur faisant découvrir la fabrication d’une comète avec quelques ingrédients simples.

 Un pas énorme

 Pierre Henriquet, médiateur scientifique du Planétarium rappelle que “pendant dix ans la sonde a avancé sur sa lancée, c’est à dire moteurs coupés. Ces derniers ont été rallumés en janvier dernier et la sonde est arrivée à proximité de P 67 au mois d’août. Elle a alors tourné autour de la comète en s’en approchant de plus en plus, jusqu’à l’étape du largage de l’atterrisseur : le robot Philae. C’était un rendez-vous à 220 000 km/h, prévu dix ans à l’avance”. Le module a été largué à 9h30 du matin et est tombé en chute libre en direction du point choisi. Il s’est posé sept heures après et a fait plusieurs rebonds qui l’ont déporté d’un kilomètre, avant de se stabiliser sur le sol de cette comète constituée de poussière et de glace d’eau, “qui a la taille du Mont-blanc”, décrit Pierre Henriquet.

C’est un pas énorme pour notre civilisation”, disent les spécialistes. Lesquels comptent sur les images, mesures, prélèvements et autres forages réalisés par les instruments de Philae,  pour obtenir des informations sur l’état du système solaire primitif et sur l’origine de la vie. “Voici 4,5 milliards d’années que la poussière est congelée dans la masse de la comète. L’analyse de la composition chimique de ses constituants peut nous apprendre beaucoup”, poursuit le médiateur scientifique. Ces expériences peuvent en effet contribuer à vérifier de nombreux scénarios et répondre à certaines questions. Est-ce que la glace qui compose la comète est de même nature que l’eau de nos océans ? Y a-t-il des molécules organiques identiques à celles qui sont sur terre et qui seraient les briques élémentaires de la vie ? Autrement dit, les comètes auraient-elles apporté l’eau et la vie sur notre planète ?

F.M

Photo © Marion Parent

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