Actualités / Cultures - mardi 05 mai 2015 - (5 images)

Une finale improvisée à Paris

C’EST A LA FOIS l’école du baratin, de la spontanéité et de l’autodérision. Depuis la rentrée 2014, le collège Henri-Barbusse accueille un atelier d’improvisation théâtrale, sous l’impulsion de Sabrina Mario, professeure de mathématiques. et les 15 participants ont montré leur brio lors des différents matchs d’improvisation intercollèges. Si bien que le 18 mai, Abdelhakim Margoum (3e), Sedanur Ozer (4e) et Murphy Mvuama (3e), seront sur la scène du théâtre Comedia de Paris, pour la finale nationale du 5e trophée d’impro Culture et Diversité. Créé par la compagnie Déclic théâtre de trappes et la Fondation Culture et Diversité, ce prix a pour objectif l’épanouissement et le vivre ensemble de collégiens par la pratique de l’improvisation théâtrale, cette technique où l’on joue en public sans texte prédéfini, sans mise en scène préalable, selon son inspiration. Il revient à l’humoriste Jamel Debbouze de parrainer l’évènement.

Lever les verrous de l’imaginaire

Pour Murphy, l’improvisation a été une découverte : “C’est plutôt sympa, on peut faire ce qu’on veut lors des ateliers sans que personne ne se moque. C’est un bon moment pour décompresser sans être jugé”, considère-t-il. un avis partagé par Abdelhakim qui connaissait un peu l’univers théâtral pour l’avoir pratiqué au centre social Levy. “L’impro permet de se défouler et de prendre confiance en soi”, estime le jeune homme. Ce n’est pas pour rien que le premier ministre Manuel Valls veut “intégrer l’art de l’improvisation dans les écoles”.

“Cela a un intérêt pédagogique évident, soutient le principal de Barbusse, Robert Poirot. L’atelier permet de développer l’expression orale, la réactivité, la capacité à interagir avec les autres. Ça porte à la fois des valeurs culturelles et sportives”. Le principal voit aussi un autre atout, celui de la mixité inter quartiers. Hakim, Sedanur et Murphy seront en effet dans la même équipe que trois collégiens de Fontaines-sur-Saône pour représenter l’agglomération. “Nous sommes dans un collège d’éducation prioritaire. À Fontaines, la situation est différente. Malgré tout, cela fonctionne bien. Cette équipe mixte permet d’ouvrir des perspectives et montrer une autre réalité à nos élèves, de casser les représentations habituelles”, explique Robert Poirot.

Avoir une équipe très éclectique, de l’avis de Zobert Houmer et d’Etienne Laplace, les deux formateurs de la compagnie Kamélyon impro, c’est un vrai plus. “Les élèves des deux collèges n’ont pas les mêmes points forts : A Vaulx, c’est la verve, à Fontaines, la façon de se mouvoir. Réunir les deux, cela donne une équipe de choc qui a toutes ses chances de l’emporter”, assure Etienne Laplace dont le boulot auprès des comédiens en herbe a été de “lever les verrous de leur imaginaire et leur montrer le champ des possibles”.

M.K

Photos © Julien Leroy

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