Actualités / Enfance / Jeunesse - mardi 15 avril 2014

Retour vers le public adolescent pour le Lieu écoute ?

COMME tout dispositif relevant des Points d’accueil et d’écoute jeunes et parents (Paej), le Lieu écoute ressources adolescence a pour mission d’écouter et apporter un soutien psycho- logique aux adolescents et à leurs familles. Ouvert 42 heures par semaine, il est dirigé par la psychologue Sylvie Oddou et administré par l’association Ecouter et prévenir que préside Dominique Vignon. Laquelle, réunie en assemblée générale le 11 avril, a mis en lumière les problématiques du Lieu écoute et les enjeux pour l’avenir.

L’équipe, constituée de cinq personnes – trois équivalents temps plein – est au maximum de sa capacité d’accueil. Elle fait face à une demande croissante, il y a surcharge de travail et pour le public, il faut compter un mois de délai pour un rendez-vous. Initialement, l’idée était d’être réactif en apportant une réponse spontanée. Ce qui a changé en quinze ans d’existence, c’est qu’à la demande des adolescents s’est ajoutée une demande des enfants et de leurs parents qui arrivent via les centres médicaux- psychologiques (CMP), eux-mêmes saturés. Ainsi, l’équipe a de plus en plus de mal à répondre à la demande des partenaires dans le cadre d’actions de prévention collective.

Les ados avant tout

Côté financier, “les ressources issues directement de l’Etat ont continué à subir une érosion inaugurée il y a 4 ans”, indiquait Dominique Vignon. Le soutien financier apporté par la Ville (85 000 euros), la réduction du loyer par le bailleur social et la gestion rigoureuse des dépenses ont permis de maintenir le budget juste à l’équilibre (765 euros de bénéfice). Pour le président, “il est essentiel que la souffrance des jeunes soit prise en compte”, soulignait Dominique Vignon.

Au regard de tout cela et de l’austérité sans précédent, annoncée pour les collectivités locales, le conseil d’administration veut mobiliser au maximum pour défendre le Lieu écoute et, à travers lui, “les jeunes en situation d’attente désespérée”.

Pour un certain nombre d’administrateurs, la situation oblige à recentrer l’action de la structure. Il importe “que la spécificité centrée sur l’adolescent ressurgisse”, appuyait Roger Bolliet, trésorier de l’association et par ailleurs médecin généraliste. “On ne peut pas tout faire”, ajoutait-il. De leur côté, les psychologues s’inquiètent de devoir fermer la porte aux familles qui viennent avec des moins de 12 ans. “Le lien qui s’établit avec les enfants fait qu’ils reviennent plus facilement à l’adolescence”, observe Sylvie Oddou. Reste donc à déterminer la voie à prendre pour que les missions du Lieu écoute se poursuivent, tout en surmontant l’austérité budgétaire du moment.

Fabienne Machurat

Fréquentation en 2013

- 1040 personnes rencontrées (jeunes, parents et professionnels).
Motifs de la prise de contact : 27% mal être, déprime ; 22% souffrance familiale ; 21% troubles du comportement ; 8% conduites à risques ; 7% soutien parentalité ; 2% addictions ; 2% échec scolaire...

- Accueil 13-25 ans : 43% (19-25 ans : + 3% cette année).
- Accueil moins de 12 ans : 38% (+ 4% cette année).

- Accueil plus de 26 ans : 19%.
- 84% du public est vaudais, 8% vient des communes limitrophes.

Subventions : 175 760 euros dont
- Ville : 85 000 euros,
- Direction départementale de la cohésion sociale du Rhône : 55 000 euros, Agence nationale pour la cohé- sion sociale et l’égalité des chances : 20 000 euros + 2000 action décrochage scolaire,
- Département : 9000 euros.

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