Actualités / Société - mardi 06 novembre 2012

La pauvreté s’aggrave partout en France

"NOUS ASSISTONS à un taux de paupérisation qui vire au rouge, à une radicalisation de la pauvreté qui se durcit au fil des ans, pour un public de plus en plus nombreux et de plus en plus varié, à un arbitrage entre les besoins primaires entre se loger, se nourrir, se soigner”. Un constat énoncé par Yvon Condamin, le président de la Mission régionale d’information sur l’exclusion (Mrie), lors de la présentation du rapport annuel, à l’Hôtel de Région en présence de Jean-François Carenco, le préfet du Rhône et de la Région Rhône-Alpes et de Jean-Jack Queyranne, le président du Conseil régional. Cette journée a été aussi l’occasion de renouveler la signature de la convention entre l’Etat, la Région et la Mrie.

Depuis vingt ans, la Mrie sensibilise les décideurs aux enjeux de la lutte contre l’exclusion en mettant en débat les préconisations issues de ses tra- vaux. Lors de ces échanges, Jean- François Carenco a reconnu “avoir plus d’interrogations que de certitudes” pour lutter contre l’augmentation de la pauvreté. “Il faut inventer le mécénat social”, a-t-il proposé tout en s’émouvant des licenciements qui défraient l’actualité. “Est-ce qu’on va continuer à supprimer des emplois les uns après les autres ?”. La fermeture de l’usine ardéchoise Aoste, dénoncée par Jean-Jack Queyranne, accentue les difficultés dans un secteur déjà sinistré et contribue à creuser les clivages entre les départements. Le président de Région s’est dit inquiet “des risques de fractures territoriales dans notre pays”. Fractures territoriales, mais aussi sociales qui se creusent quand la misère se renforce : “Plus la pauvreté est grande, plus elle désolidarise. On la vit comme une maladie honteuse” a confié Jacques Caudera d’ATD Quart Monde Chambéry, lui-même à peine sorti de la précarité. Ceux qui subissent l’exclusion la vivent “comme une perte de dignité et le manque d’espoir de s’en sortir un jour. Après le Revenu de solidarité active (RSA), il y a la rue”, a témoigné Alain Guezou, de la Maison des forums territoriaux RSA.

J.P

La réalité en chiffres

Le bureau d’études Compas vient de faire des estimations du taux de pau- vreté à partir des données fiscales de 2009 de l’Insee, pour les villes de plus de 50 000 habitants.

Parmi les 80 villes ayant le plus fort taux de pauvreté, 7 sont situées en région Rhône-Alpes, dont Vénissieux, classée 13e avec un taux de 32 % de pauvreté.

Vaulx-en-Velin, ville de moins de 50 000 habitants ne fait pas partie de ce classement, mais l’estimation recueillie auprès de l’observatoire des inégalités la situe à un taux de pauvreté très élevé : 35 % tandis que la moyenne nationale est de l’ordre de 15 %.

Pratique :
 Mrie, 14 rue Passet à Lyon 7. Tél:0437650193.
 Courriel : mrie@mrie.org. Site internet : www.mrie.org  www.observatoiresociete.fr.  www.lecompas.fr