Portraits / Journal n°61 - mercredi 21 novembre 2012

Stéphane Bonnard, défricheur de ville

Ce Jour-Là, Stéphane Bonnard, 42 ans, vient de lâcher son vélo, le temps d’une une pause. “L’histoire de KomplexKapharnaüM (le collectif artistique qu’il co-dirige, ndlr) a basculé avec la plongée dans le quartier de la Soie. Au début, concède cet ancien étudiant des Beaux-arts, il y avait un peu de méfiance” à voir débarquer cette tribu de plasticiens, vidéastes et danseurs qui investissaient sans complexe, cela va sans dire, ce “capharnaüm” qu’était devenu le quartier de la Soie. Depuis, les Vaudais, et plus largement les habitants du Grand Lyon se sont accoutumés à redécouvrir leur ville, dans ce qu’elle révèle de plus singulier, en empruntant les chemins balisés par KomplexKapharnaüM.

“A force d’user des paires de chaussures et de traverser des morceaux de ville....”, ajoute Stéphane sans se départir de son flegme apparent.

“A force de...”, mais sans chercher à forcer la réalité, KomplexKapharnaüM a construit peu à peu un projet artistique durablement établi.A force aussi de s’entêter à investir beaucoup de villes : vingt-cinq en moins de quatre ans avec le projet Square de télé locale ; de fréquenter les marges, les friches et les usines désertées. a force donc, de décrypter la mémoire urbaine et celle de ses habitants, quitte à la projeter ou la dessiner grandeur nature sur les façades des immeubles et des pavillons – et pour la Soie, l’histoire n’est pas prête de s’achever.

F.K

Avec sa chevelure en bataille et son air candide, Stéphane Bonnard a déjà passé quinze ans, avec son complice de toujours Pierre Duforeau, à construire des déambulations et “à perturber l’espace de représentation qu’est la ville”.

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