Actualités / Société - mercredi 01 octobre 2014
LaTagliatella parie sur les contrats aidés
“L’IDÉE de départ du groupe, c’est d’embaucher en priorité des locaux”, explique Pascal Dumont, directeur du restaurant La Tagliatella, situé dans le centre commercial du Carré de soie. C’est ainsi, que tout naturellement, dès sa prise de fonction, il s’adresse à la Mission locale et à Pôle-emploi, en vue d’utiliser les dispositifs permettant d’embaucher des jeunes et moins jeunes vaudais, en contrats aidés. “Nous avons fait une session de recrutement à la Mission locale ; quinze personnes se sont présentées, j’en ai recruté cinq, en contrats d’avenir, aujourd’hui, deux sont restés”. Sophien Slaïm et El-Hadi Mekbel, âgés respectivement de 24 et 23 ans, ont ainsi pu intégrer l’entreprise avec un contrat signé pour trois ans. “Ils sont en CDI, donc pour moi, ils sont embauchés de manière pérenne”, souligne le directeur. Sophien Slaïm a été recruté en tant que cuisinier. “J’ai travaillé à Carrefour, puis pour Prestal, c’est là que je me suis formé. Je n’étais pas du métier, j’ai appris sur le tas. J’étais sur un contrat d’insertion qui durait deux ans. Ensuite, je suis retourné à la Mission locale. Ici, je continue d’apprendre le métier”, commente-t-il. El-Hadi Mekbel, quant à lui, préparait un CAP de carrossier au lycée Boisard : “Pour financer mes études, je travaillais chez MC Do. Puis j’ai arrêté l’école, j’étais déjà suivi par la Mission locale où j’ai trouvé l’annonce pour l’emploi de serveur”, raconte le jeune homme.
Les critères de recrutement de Pascal Dumont sont larges et, au-delà des aides apportées par l’Etat, sa motivation est de jouer la carte de la diversité, aussi bien d’un point de vue culturel que générationnel : “Pendant 21 ans, j’ai travaillé à l’étranger, avec des équipes multiculturelles. Je n’ai pas hésité à capitaliser aussi bien sur des jeunes de moins de 26 ans que des seniors de 58 ans”, affirme-t-il. il a donc également étoffé son équipe avec deux contrats de génération. Roger Fiorile, après une carrière de trente ans dans la restauration avait dû rendre son tablier : “J’étais cuisinier, mais à partir de 48 ans, ça devient difficile d’avoir un emploi stable”. Agé aujourd’hui de 58 ans, il a pu lui aussi rebondir, mais en tant que plongeur.
“C’est Pôle-emploi qui m’a dirigé vers La Tagliatella. Je n’ai aucune frustration, ce que je voulais, c’était resté dans le même univers, même comme plongeur”, commente-t-il. Pascal Dumont insiste sur “le rôle de chacun au sein de l’équipe, dans ce milieu, tout le monde est nécessaire”. Il peut désormais compter sur une équipe certes hétéroclite, mais solide. Pour ce baroudeur qui a commencé dans l’hôtellerie à l’âge de 16 ans et demi, puis a évolué vers des postes de directeur, ensuite de responsable des Ressources humaines, avant de s’installer au Carré de soie, l’essentiel est de maintenir le cap et de faire progresser ses jeunes équipiers sur des notions de base : “Nous mettons l’accent sur les règles d’hygiène et de sécurité. C’est aussi cela notre rôle”.
Son implantation, à Vaulx-en-Velin, lui a permis de porter un autre regard sur la ville : “Comme tout le monde, j’avais des a priori, mais aujourd’hui, j’ai complètement changé d’avis. Ca marche très bien et les gens sont très sympas”.
Jeanne Paillard
Photo © Marion Parent
En ayant signé trois contrats d’avenir et deux contrats de génération, Pascal Dumont, directeur du restaurant La Tagliatella peut se targuer de jouer la carte de l’insertion professionnelle des Vaudais.
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