Cultures / Conservatoire : en musique et danse, la pratique collective avant tout - mardi 06 novembre 2012

‘’ Brundibàr ‘’ : entre opéra et fabulettes

“Brundibàr avait été monté et présenté plus d’une cinquantaine de fois dans le camp de concentration de Terezin, en 1942“ souligne Georges Piris. Ce camp avait une particularité, il “hébergeait“ beaucoup d’artistes, servant ainsi de vitrine aux activités meurtrières des nazis. A l’instar de millions d’autres personnes emprisonnées au nom de leur origine juive ou tzigane, ou de leur orientation sexuelle ou politique,
Hans Kràsa, musicien tchèque et juif, est mort en déportation.
L’histoire est touchante comme un conte, mi- tragique mi-comique : une soeur et un frère se mettent en quête de lait pour leur mère malade, et doivent affronter un méchant joueur d'orgue de Barbarie, figure emblématique du pouvoir despotique. Mais des animaux de la rue vont voler au secours des enfants… En filigrane, se dessine une réflexion sur l’oppression et la misère, portée par des voix d’enfants et d’adultes.
Cet opéra pour enfants, très court, sera entrecoupé d’une “nuit onirique“, (courte elle aussi) sur la base d’un montage de poèmes de Robert Desnos, qui a écrit des textes pour les enfants et les adultes. Ce qui renforce la parenté entre Hans Kràsa et Robert Desnos. Tous deux ont exprimé leur art dans une langue musicale ou poétique, qui soit à la fois ludique et accessible à tous. Et le poète comme le musicien sont passés tous deux par Terezin, avant de connaître la mort dans un camp d’extermination.

“BRUNDIBÀR“ est l’oeuvre de Hans Kràsa, un musicien à peu près oublié aujourd’hui.
Son opéra, composé en 1938, sera présenté au centre culturel Charlie Chaplin le 7 mai prochain, dans le cadre de “Une ville, des mémoires“.  Cette manifestation culturelle vaudaise évoquera en 2013 l’épopée de la Résistance et du CNR (Conseil national de la Résistance) lors de la deuxième
guerre mondiale.

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