Actualités / Cultures - mardi 20 mai 2014

Le 27 mai, les différentes générations commémorent la Résistance française

Le 27 Mai est désormais officiellement la Journée nationale de la Résistance. instaurée par la loi du 9 juillet 2013, elle va être célébrée pour la première fois cette année. Pour donner toute son ampleur à cette célébration, en amont de la cérémonie qui aura lieu à 18h devant le monument au Morts, le comité vaudais de l’association des anciens combattants de la Résistance et ami(e)s de la Résistance (anacr) et des élèves des écoles Jean-Vilar et Makarenko B, du collège Duclos et du lycée des métiers les Canuts, vont se réunir salle Victor-Jara et rendre compte des actions éducatives réalisées pendant l’année sur le thème la Résistance.

Car comme l’institue l’esprit de la loi, les établissements consacrent une partie de cette journée anniversaire au thème de la Résistance. Dans le cadre de la manifestation une ville des mémoires, l’anacr et les écoles vaudaises ont travaillé ensemble à faire résonner dans les consciences le programme du CNR, soit cet ensemble de mesures pour un ordre social plus juste qui fut adopté en mars 1944 par les responsables des réseaux de Résistance et dont les valeurs restent d’actualité.

Témoignages de Résistants

A l’école Makarenko B, la classe de Pauline Tessier, très investie sur le sujet, a reçu, les 13 et 16 mai dernier, la visite de deux anciens membres du Maquis de l’azergues : Odile Chadebech, qui était agent de liaison à l’âge de 17 ans, et le Vaudais Louis Rossi, qui fut l’un des premiers combattants de ce maquis. Louis Rossi, dit Vernet, était Résistant au camp Desthieux. “C’est moi qui ai réceptionné René Carrier (qui deviendra chef de détachement sous le nom de Napoléon et sera maire de Vaulx-en- Velin) quand il est arrivé au camp Desthieux. J’étais là dans les premiers (en octobre 1943), on était seulement quatre ou cinq. On était comme des frères, des frères d’armes, on en a tellement bavé ensemble”, décrit-il. louis Rossi a fait parti du camp Desthieux jusqu’à la fin, en septembre 1944 quand le maquis a libéré la vallée de l’azergues. le 19 mars 1944, il a participé aux combats du Magat, dans la loire, qui se sont déroulés pendant quatre jours près de Monchal. un détachement d’une trentaine de FTP, stationné dans trois fermes abandonnées, était attaqué par plus de 150 hommes au service de l’occupant. Neuf hommes furent fusillés, dont louis Bertrand. Du haut de leurs 10-11 ans, les élèves qui ont eu le privilège de rencontrer Odile Chadebech, 89 ans, ont écouté son témoignage avec attention. elle leur a parlé de sa mission qui visait à transmettre des messages, des consignes, des valises dont elle ignorait le contenu…

“Soyez vigilants”

“Avez-vous déjà tiré sur quelqu’un ?” lui a demandé un garçon. “Ça n’était pas trop le rôle des femmes, a-t-elle répondu, tandis que les hommes avaient des activités de lutte armée et de sabotage”. A un autre, elle a indiqué que “tout était dangereux pendant l’Occupation. Il y avait toujours le risque de se faire arrêter”. Plusieurs fois, odile est passée entre les mailles du filet. “On se levait le matin, mais on ne savait pas si le soir on serait encore vivant”. “A quel âge avez vous commencé à résister ?”, interroge un élève. “Dès 14 ans, en 1939”, répond-elle, au grand étonnement de l’assistance. Odile explique : “Mon père, qui travaillait pour la Ville de Villeurbanne, a été révoqué pour avoir refusé de signer une attestation le déclarant “ni juif, ni communiste, ni franc-maçon”. Il a été condamné aux travaux d’utilité publique et employé à la construction du boulevard Laurent-Bonnevay”. Sa famille était militante communiste. leur voisine était responsable de la section CGT de Villeurbanne. le Parti communiste était alors interdit et les perquisitions redoutées. “On m’a demandé d’évacuer des documents et du matériel du local de la section. Vu mon jeune âge cela pouvait passer plus inaperçu”. odile tapait aussi des tracts à la machine à écrire pour le réseau du syndicat et participait à leur diffusion dans les boîtes aux lettres, le tram, les paniers des ménagères…

“Quel message voulez-vous faire passer aux enfants ?” a demandé l’enseignante. “Soyez vigilants. L’époque que nous vivons rappelle en beaucoup de points le contexte de crise d’avant 1939. N’écoutez pas les sornettes des sirènes”, a conclu odile Chadebech.

F.M

Au programme du 27 mai :

- la jeunesse mobilisée autour de la Résistance, projection de films réalisés par des élèves dans le cadre du concours national de la Résistance et de la Déportation. Des élèves du collège Duclos racontent leur rencontre avec Louis Rossi. Des lycéens des Canuts présentent un film, lui aussi sur le thème de “la libération du territoire et le rétablissement de la République”.

Projection du court métrage “Slameurs et Résistants vaudais”, de Jean-luc Pierre louis. Réalisé en collaboration avec la Fedevo, la ville et l’anacr-ami(e)s de la Résistance. De 14h à 16h, salle Victor-Jara, esplanade Duclos.

- Hommage aux Résistants qui ont libéré la France. Célébration du 70e anniversaire de la parution du programme du CNR en mars 1944. A 18h devant le monument aux Morts, rue de la République.

- Apéritif-dînatoire et conférence-débat : “Sortir de l’ombre. le programme du Conseil national de la Résistance”. Co-organisé avec l’Anacr. A 19h au cinéma les amphis, rue Pierre-Cot.

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