Actualités / Démocratie locale - mardi 06 novembre 2012

Le Collectif des privés d’emploi et précaires, tout en résistances

SITUÉ en plein cœur du Mas du Taureau, le local du Collectif vaudais des privés d’emploi et précaires est d’un accès facile pour tous, y compris pour ceux et celles qui ont des difficultés à marcher. Comme Marie-Josée qui a lancé un atelier informa- tique et aide les personnes à rédiger leur CV. Elle est présente ce vendredi, au milieu de ses camarades hommes et femmes, à quasi égalité. Il y a Dalila, pleine d’énergie malgré les difficultés de la vie. Elle “travaille en miettes”, c’est-à-dire deux heures par jour, pour nourrir une dame atteinte par la maladie d’Alzheimer, à l’autre bout de Lyon, dans le 5e arrondissement. Patrice, 51 ans, la casquette vissée sur la tête, vit chez ses parents et touche l’ASS (allocation de solidarité spécifique). Colette, éducatrice technique, vient bénévolement pour dis- cuter. Quelques-uns écoutent, plutôt qu’ils ne prennent la parole. Quant à Michel et Bruno, militants de longue date de l’Union locale CGT, ils ont l’expérience pour accompagner les personnes à Pôle emploi et recentrer la discussion au local lors des réunions hebdomadaires : “On n’a pas toujours le même regard, mais on voit bien que la précarité touche l’ensemble des conditions de vie, pas seulement les conditions de travail”, remarque Michel.

Ce vendredi-là, ils sont une bonne dizaine de personnes à se retrouver. Actifs, demandeurs d’emploi, précaires : tous, un jour ou l’autre, privés d’emploi. Sans cette solidarité qui les anime et leur permet d’avancer des revendications précises, ils se senti- raient bien seuls face aux nouvelles méthodes de Pôle emploi, qui n’hésite pas à radier très vite les usagers – considérés comme des clients dans un portefeuille – dès l’absence à une convocation sans justification.

La dématérialisation est passée au crible de leurs critiques : “L’usage intensif d’Internet, sans concertation, n’offre pas de garantie”. Tous sont d’accord pour constater qu’avec Internet, voire les SMS, c’est encore plus dur pour faire valoir ses droits et les recours. D’un clic, le conseiller annule parfois un rendez-vous ! Il y a pire : “La plupart des procédures n’ont pas été rendues publiques et il n’existe pas de droit opposable clair pour l’usager en cas d’erreur (fréquente) de Pôle emploi”, analyse Bruno.

Le collectif édite une lettre d’information, Résistances, qui analyse les problèmes rencontrés et les solutions proposées : à commencer par réinstaurer “un accueil physique humain” pour l’usager, de plus en plus malmené.

F.K

Pratique : permanences place Guy-Môquet (Mas du Taureau) et devant les Pôles emploi de Vaulx et Meyzieu. Tél. 04 37 45 09 93. Des informations sont aussi disponibles sur les sites : www.recours-radiation.org et aussi www.actuchomage.org