Actualités / Société - mardi 19 février 2013

Inquiétude et mécontentement autour de la réforme des rythmes scolaires

MÉCONTENTEMENT des enseignants concernant la réforme des rythmes scolaires des écoles maternelles et élémentaires, s’est traduit, sur la commune, par un taux d’environ 80 % de grévistes et quinze écoles fermées sur trente deux. Il est
prévu un réaménagement du temps scolaire sur quatre jours et demi, avec des cours le mercredi matin et l’allongement
de la pause méridienne : “Le projet de réforme en l’état ne nous convient pas. Nous demandons son report à la rentrée 2014 et sa réécriture”, note Benjamin Grandener, représentant du Snuipp-Fsu sur Vaulx-en-Velin, premier syndicat du
primaire. Si les enseignants remettent en question le décret d’aménagement du temps scolaire paru le 26 janvier au Journal officiel, c’est parce qu’il comporte de nombreuses zones d’ombre qui demandent à être élucidées.
“Nous craignons un manque de moyens humains permettant un encadrement de qualité. Cette réorganisation nécessite une concertation entre les professionnels, les parents et les personnelsde la mairie pour penser un projet qui mettrait au coeur les besoins des enfants”, poursuit le représentant syndical. Les enseignants dénoncent une méthode qui consiste à “penser aux rythmes scolaires avant de réfléchir à l’allègement des programmes”.
Directement concernée par ce projet de réorganisation de la semaine des écoliers, d’ores et déjà, la municipalité a opté pour la demande de dérogation afin de reporter à la rentrée 2014, la mise en oeuvre du décret.
“Cette réforme ne correspond pas complètement aux besoins des enfants. Je ne suis pas sûre qu’il faille alléger les programmes, il faudra plutôt repenser les méthodes pédagogiques”, suggère Marie-France Vieux-Marcaud, l’adjointe au maire, déléguée à l’Education et à la Vie de l’enfant.
Quant à la réorganisation de la journée de l’enfant et l’allongement de la pause méridienne, elle s’inquiète “des conséquences sur l’organisation du temps périscolaire et sur le temps de travail du personnel”.
Des incidences sont également à prévoir sur les effectifs des activités périscolaires : “Les familles devront, elles aussi, se réorganiser. C’est pour cela que le maire a décidé d’organiser un débat avec tous les élus, les syndicats d’enseignants et les parents d’élèves
pour recueillir l’avis de tous”, ajoute l’élue.
La concertation est d’autant plus nécessaire que cette réforme va impacter directement le budget communal et celui des familles. “La
facture va être salée pour les communes et cette réforme risque de creuser les inégalités en fonction des territoires”, déplore Marie-France Vieux- Marcaud.
Un sentiment partagé par les parents d’élèves qui eux aussi exigent plus de temps de concertation et s’inquiètent.
Fatima Kebbouche, déléguée des parents d’élèves de l’école Courcelles s’en fait la porte-parole : “Le gouvernement a-t-il pris le  temps de réfléchir à la réorganisation que cette réforme va entraîner ? Sur les activités qui vont être mises en place et comment ? Si c’est pour laisser les enfants dans la cour de récréation, cela n’a pas de sens. Et qui va payer les activités ? Cela représente un coût. Nous sommes déjà en Zep, nombre de parents ont des emplois précaires. Comment vont-ils faire ? Ces changements vont aussi avoir des incidencessur les activités de l’Usep. Que vont devenir les jeunes animateurs qui encadraient les activités du mercredi
matin ? Le gouvernement semble avoir oublié de se poser toutes ces questions”.
Elle en appelle à la mobilisation des parents : “Ils ont un rôle à jouer pour faire en sorte que cette réforme soit adaptée aux besoins de nos enfants”. Un appel lancé également lors de l’assemblée générale du 12 février par les enseignants vaudais qui estiment devoir “être force de proposition”.
Jeanne Paillard

Ce que dit le décret

LE DÉCRET du 24 janvier 2013 relatif à l’organisation du temps scolaire dans les écoles maternelles et élémentaires prévoit la mise en place d’une semaine de vingt-quatre heures d’enseignement réparties sur neuf demi-journées afin d’alléger la journée d’enseignement. Les heures d’enseignement sont organisées les lundi, mardi, jeudi et vendredi et le mercredi matin, à raison de cinq heures trente maximum par jour et de trois heures trente maximum par demi-journée. L’organisation de la semaine scolaire de chaque école est décidée par le directeur académique des services de l’Education nationale, après avis du maire. Le texte prévoit également la mise en place d’activités pédagogiques en groupes restreints pour l’aide aux élèves en difficulté, pour une aide au travail personnel ou pour une activité prévue par le projet d’école, le cas échéant en lien avec le projet éducatif territorial. L’organisation générale de ces activités pédagogiques complémentaires est arrêtée par l’inspecteur de l’éducation nationale de la circonscription, sur proposition du conseil des maîtres.

5591 vues

Commentaires

Vaulx-en-Velin > Journal > Actualités > Société > Inquiétude et mécontentement autour de la réforme des rythmes scolaires