Portraits / JOURNAL N°100 - mercredi 01 octobre 2014

Un bel hommage rendu à Jean-Pierre Brunel

TU AURAIS pu vivre encore un peu, mon fidèle ami, mon copain, mon frère, au lieu de partir en croisière et de nous laisser comme chiens galeux”. C’est par cette référence à la chanson de Jean Ferrat, que Guy Fischer, sénateur du Rhône, a commencé son dis- cours en hommage à Jean-Pierre Brunel, à l’occasion de ses funérailles. nombre de personnes présentes ont pu se retrouver dans ces paroles. Les témoignages ont en effet été nombreux de ceux qui ont lutté aux côtés de ce militant infatigable, présent sur tous les fronts. Conseiller municipal durant quatre mandats de 1983 à 2001, conseiller régional pendant deux mandats de 1992 à 2004, responsable syndical chez Berliet, membre actif de la section vaudaise du parti communiste, Jean-Pierre Brunel n’a eu de cesse de se battre pour ses idées. François Bailly-Maître, secrétaire de la section du PCF évoque celui dont l’engagement a commencé en 1960 aux usines Berliet : “Tu as fait parti de ceux qui ont organisé la lutte en 1968, c’est toi qui a contribué à la venue de Jacques Brel et Jean Ferrat chez Berliet, tant la culture était importante pour toi. Comme Jean Vilar tu ambitionnais de faire partager la culture au plus grand nombre...”. Hélène Geoffroy, députée-maire de vaulx-en-velin, présente salle Jara en compagnie de Jean auroux, ancien ministre, apprécie “le militant convaincu que le débat et l’action publique peuvent transformer le monde” et lui rendra hommage lors du prochain conseil municipal.

Bruno Deseauves, responsable CGT des Privés d’emploi et précaires se souvient de “ses interventions dans les différentes luttes qui étaient profondément humaines” et du militant “assoiffé de justice et de fraternité”. Michel Leclerc rappelle l’implication du défunt dans l’attribution d’un local pour leur association : “C’était l’époque où il était adjoint. Nous avions établi très vite un contact avec lui. Il se tenait informé de tous les problèmes rencontrés par les personnes dans la précarité”. Oui, tous ces hommes et femmes de Vaulx-en-Velin ou d’ailleurs qui ont partagé les combats de ce “grand monsieur”, n’auront de cesse de chercher sa chevelure flamboyante, sa silhouette sympathique, son regard franc, dans les rues de la ville, dans les manifs, sur le marché de son quartier, le Mas du taureau où il vendait l’Huma, dans toutes les réunions où il s’attachait à être présent pour défendre les sans-papiers, les sans-abris, les sans boulot, mais aussi pour partager des moments de joie souvent gagnés au prix de la lutte. Les membres du conseil d’administration du Secours populaire français (SPF), dont il faisait partie, saluent son courage quand il se battait déjà contre la maladie: “Alors très fatigué, tu trouves la force d’être présent le 27 août à 6 heures du matin au départ des familles de notre comité pour une journée à la mer que le SPF organisait dans le cadre de la Journée des oubliés. Plusieurs bénévoles te l’a- vaient déconseillé, mais tu nous a répondu que voir ces enfants souriants, cela te rendait heureux !”. Et ce sont aussi des souvenirs heureux qui fleurissent sur les lèvres de France, une de ses filles : “Nous avons partagé des moments extraordinaires de simplicité et de bonheur”. Pour elles trois, leur père aura été “un bel exemple”.

Jeanne Paillard

Figure emblématique du mouvement syndicaliste et du parti communiste, Jean-Pierre Brunel reste vivant dans le coeur et la mémoire de tous ceux qui ont partagé son combat.

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Commentaires

  • BRIXI Lotfi, le 12/10/2014
    Suite à une hospitalisation, je me retrouve confiné chez moi et depuis des mois je ne reçois plus Vaulx En Velin Journal dans ma boîte aux lettres et puis surprise ce jeudi 9 je retrouve avec joie notre journal local N°100, mais ma joie a été de très courte durée, quand je remarque le vibrant hommage rendu à feu Jean Pierre BRUNEL, je fus choqué et par la suite effondré par cette nouvelle de sa disparition, ma culpabilité de ne pas avoir assisté à ses funérailles, lui qui m'a soutenu dans un moment difficile pour rapatrier mes enfants en France, lui qui m'a soutenu face l'injustice de ma Direction, lui qui me rendait visite chaque fois qu'il était de passage au Village. Je ne peux retenir mes larmes et ma peine au départ d'un "juste", lui un homme au grand coeur et d'une grande humilité. Un homme d'une grandeur et d'un charisme, qui derrière sa timidité parfois impuissant, mais souvent déterminé. Je ne trouve plus les mots pour qualifier "ce grand frère", repose en paix Jean Pierre, l'homme est jugé par ses actes et sa noblesse d'esprit, ce qui est le meilleur des patrimoines que tu nous laisse.

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