Actualités / Cultures - mercredi 19 juin 2013

Trois soirées sous les arbres avec Festiv’aux Amphis

A MI-CHEMIN entre la Grapinière et le Village, c’est un amphithéâtre vert, adossé au cinéma les Amphis et jouxtant le parc Elsa-Triolet. Depuis la rue Pierre-Cot, on ne devine pas l’existence de ce théâtre en plein air. Festiv’aux Amphis avait eu une première vie sous une autre appellation dans les années 1990 avant de renaîttre en 2010. Déjà, l’an passé, il a acquis sa vitesse de croisière et son tempo : les trois soirées successives ont accueilli plus d’un millier de personnes, à l’image de la ville dans toute sa diversité intergénérationnelle et culturelle. Cinq cents personnes peu- vent tenir sur les gradins et les espaces verts qui l’entourent permettent de prendre ses aises.

Il y aura beaucoup de festivités dans l’air pour la quatrième édition de Festiv’aux Amphis, qui met en avant les compagnies professionnelles et les actions qu’elles ont initiées toute l’an- née durant avec les Vaudais, jeunes et adultes, professionnels et amateurs. Le programme a été préparé minutieusement par le service culturel de la Ville, en lien avec les créateurs et producteurs. C’est ainsi que l’on a vu Laurent Vercelletto, l’homme de théâtre, et Anan, la chorégraphe, arpenter le théâtre de verdure. Tous deux sont artistes en résidence au centre culturel communal Charlie-Chaplin.

 

Programme éclectique

De sa longue silhouette longiligne, Laurent mesure l’espace : certaines pièces seront jouées en hauteur, au- dessus des gradins, en inversant le sens scène-public. Fantaisie d’artiste ? “Dans une soirée comme celle-là, et dans un tel espace, on peut faire bouger le public”, commente-t-il.

Metteur en scène et acteur, directeur du LucaThéâtre, Laurent Vercelletto a concocté un programme éclectique. Dans un premier temps, va ressurgir la figure héroïque de Thomas Sankara, espoir vite éteint du renouveau démocratique au Burkina-Faso : il fut assassiné peu de temps après avoir déclaré “Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple !”. Des jeunes du centre social Georges-Lévy se sont intéressés à sa vie et au discours qu’il prononça à l’Onu en 1984. Ils reprendront à voix haute ses idées et ses mots, en “met- tant en valeur la structure du discours, pour la transformer en parole collective“, ajoute Laurent Vercelletto.

La deuxième partie s’articule autour d’une autre héroïne, mythique et antique, Electre. Figure de la rébellion contre l’usurpation du pouvoir, l’Electre représentée ici est l’aboutissement d’un travail avec un groupe d’habitants âgés de 11 à 60 ans et que Laurent Vercelletto met en scène au théâtre de verdure : “Il ne faut pas avoir peur des textes classiques. Passés au moule théâtral, ils deviennent accessibles à tous“.

La dernière partie de la soirée théâtre fait la part belle à la Meute, un collectif de jeunes acteurs et actrices qui mordent surtout à l’hameçon d’une langue contemporaine. La réécriture de la Mouette, de Tchékov, va embarquer les spectateurs au bord d’un lac... “Ne voyez-vous pas le lac, derrière cette butte ?”, s’amuse Nicolas Mollard, co-metteur en scène avec Florian Bardet, de cette Mouette qui évoque la jeunesse et les artistes et où l’intimité familiale explose face au désir. “Le rap- port-scène-public est excellent ici”, commente Nicolas.

 

La deuxième soirée est consacrée à la danse. Anan Atoyama, de la compagnie Atou, soupèse elle aussi du regard le théâtre de verdure. “C’est un outil formidable et rare”, remarque la chorégraphe. Sa compagnie intègre souvent dans des spectacles des personnes en situation de handicap et tous, danseurs amateurs et professionnels, participent à la chorégraphie.

 

Musique, après la fête au Village

La dernière soirée sera pleinement musicale le 29. Précédée durant l’a- près-midi de la fête du Village au parc Elsa-Triolet, elle va “dépoter” ! Le sextet de Mazalda est toujours prêt à jouer et à faire danser le public, dans les lieux les plus variés, d’une salle de bal à un bar ou un festival. Le plein air leur sied à merveille. Ils reviennent

d’une tournée en Algérie où ils se sont produits, parfois en fanfare, et souvent devant un public enthousiaste. “Nous nous sommes toujours intéressés aux musiques de tous les pays, que ce soit le raï, la musique italienne, la musique manouche... Notre univers musical se nourrit de nos explorations sonores, avec l’improvisation pour base“, explique le trompettiste Gilles Poizat. Pour ce concert du 29, ils vont utiliser un système sonore “Turbo clap station“, soit cinquante haut-parleurs diffusant depuis le parc Elsa-Triolet pour la spatialisation du son.... Pour avoir une idée plus précise de leur technique de sonorisation et de leur virtuosité, rendez-vous sur place...

Françoise Kayser

Pratique : du 27 au 29 juin. Entrée libre. Parc Elsa-Triolet, rue de la République (face à Lidl).

Jeudi 27 juin : théâtre
19h30 : Un homme, des idées, extraits du discours de Thomas Sankara

20h30 : Autour d’Electre, d’après Sophocle.
21h30 : Si tu veux ma vie, viens la prendre. Création du collectif La Meute.

Vendredi 28 juin : danse
19h30 : Petites formes dansées, par les ateliers Gagarine et le conservatoire.

20h45 : Transforme, de la Cie Atou. 22h : Shin Mu, extrait de la future création de la compagnie Atou.

Samedi 29 juin : musique
20h30 : Scène ouverte (musiques actuelles). Pour s’inscrire (avant le 22 juin) : charlene.mercier@mairie-vaulxenvelin.fr
21h30: Mazalda - Turbo Clap Station

Festiv’aux Amphis, côté Kids !
Les 27 et 28 juin, ateliers pour enfants de 5 à 12 ans, de 19h à 22h. Inscription à l’accueil du théâtre de verdure, nombre de places limité.

4306 vues

Commentaires

Vaulx-en-Velin > Journal > Actualités > Cultures > Trois soirées sous les arbres avec Festiv’aux Amphis