Actualités / Cultures - mardi 08 janvier 2013

“Un poing, c’est court” frappe un grand coup

SOUS le titre percutant de “Un poing, c’est court”, l’affiche du treizième festi- val porté par les Amphis, salle emblématique de Vaulx-en-Velin, le dit clairement : ce festival est placé sous le signe de l’engagement. Les premiers à s’engager aux côtés de l’équipe du festival, désormais installée à l’espace Carco, ce sont les bénévoles, de plus en plus nombreux. Une vingtaine de personnes a participé à l’organisation. Ce sont ensuite les jurys, formés pour beaucoup à travers les écoles et les centres sociaux de la ville ; et enfin, ce sont les Vaudais et tous les spectateurs, tous engagés effectivement dans une aventure cinématographique et artistique de longue haleine.

Avec une ambition : ”frapper fort”, aime à rappeler Azzedine Soltani, cofondateur et directeur artistique du festival. Frapper fort, c’est-à-dire aiguiser son regard sur le monde, dans toute sa diversité, donner la possibilité aux spectateurs de modifier leur point de vue sur des sujets brûlants d’actualité : le monde du travail, la colonisation, l’Algérie, l’Afrique francophone...

Bouillonnement culturel

De ce bouillonnement culturel où vont être plongés les cinéphiles grands et petits de Vaulx et de toute l’agglomération, retenons avant toute chose que le festival du film court est francophone, qu’il met à l’honneur l’Algérie, donne carte blanche au cinéma camerounais, propose des soi- rées thématiques, une nuit du court et un palmarès. Quatre programmes, chacun d’une demi-douzaine de films, sont en compétition. Des films venus du monde entier, mais toujours en français. Ils seront projetés aux Amphis lors de la soirée d’ouverture le vendredi 11 et pendant le week-end des 12 et 13 janvier. Avis aux spectateurs ! Pour une soirée ou davantage, chacun peut se rendre au cinéma pour visionner et faire son pronostic. “Ce temps fort d’ouverture est l’unique occasion de voir le travail de réalisateurs et réalisatrices de divers pays, du Burkina-Faso au Canada, de France, de Belgique, du Luxembourg”, souligne Azzedine Soltani.

La soirée Palmarès qui clôture le festival se déroule le samedi 19 janvier, en présence des réalisateurs invités et des quatre jurys. La veille, le vendredi soir, une nuit blanche aura été proposée aux amateurs, avec soupe à l’oignon et, au petit matin, petit déjeuner.... Et durant la semaine, les scolai- res vont découvrir les courts métrages, notamment à travers une thématique sur les films d’animation.

Toute la ville irriguée

Les courts : ces films, nous ne les ver- rions jamais s’ils n’étaient diffusés dans des salles militantes comme les Amphis. Ils portent en germe les his- toires vraies ou les fictions qui feront les cinéastes de demain. Ils témoignent de l’état de la société, ils informent, émeuvent et donnent l’occasion d’aller à la rencontre de l’autre. Qu’il soit d’ici, tout près de nous en France – mais que l’on n’a pas forcément croisé – ou de l’autre bout du monde. Pour bâtir cette programma- tion ambitieuse et éclectique autour de l’engagement et s’ancrer de façon pérenne sur le territoire de l’Est lyon- nais (voir article ci-contre), il fallait de l’argent. Outre la Ville, la Région, la Drac et Acsé, principaux financeurs. l’équipe a convaincu les centres sociaux, la MJC et l’Espace projets inter-associatifs (Epi).

Toutes ces structures ont donné de leur temps, de leurs compétences et de l’argent pour mettre en réseau les cinéphiles amateurs ou éclairés, et inciter les Vaudais à être partie pre- nante de la manifestation. En plus des Amphis, deux autres salles accueillent des projections dans la ville : la salle Victor-Jara au Mas, et la mairie annexe de Vaulx Sud, tout près du centre social Peyri.

Tous comme les travailleurs sociaux, les enseignants sont impliqués très tôt dans l’aventure du festival, afin d’évaluer la pertinence et l’accessibilité des films projetés. Quant aux élèves, “il ne s’agit pas seulement de leur proposer une sortie culturelle, souligne Nicole Garnier, présidente de l’association. Le festival met à disposition des établissements scolaires des cahiers pédagogiques qui permettent de préparer les projections, puis les questions face aux réalisateurs lors des débats”.

Les élèves ont aussi la possibilité de voter pour le meilleur film, ce qui développe leur sens critique. Cette année, environ 2500 scolaires, de la maternelle aux grandes écoles en passant par le lycée Doisneau, sont inscrits aux séances proposées. Les deux grandes écoles nationales installées à Vaulx, l’Ecole des travaux publics (ENTPE) et l’école d’architecture (ENSAL) ne sont pas en reste et ont constitué un jury. A chaque spectateur son approche, à chaque jury son regard et sa sélection. A tous les niveaux, de la maternelle aux classes préparatoires en passant par les centres sociaux, l’essentiel est bien là : de toutes les collaborations engagées sur l’année, la sensibilisation des regards devient l’axe primordial du développement du festival.

Françoise Kayser

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