Actualités / Démocratie locale - mardi 21 mai 2013

Commémorations : un pont entre les générations

DANS L’ASSISTANCE, outre les associations d’anciens combattants et de Résistants, beaucoup d’élus étaient présents dont le vice-président du Grand Lyon, Maurice Charrier, la députée Hélène Geoffroy, Stéphane Gomez, conseiller général. La lecture du message de l’Union française des associations de combattants et des victimes de guerre (Ufac) a donné le ton : c’est une collégienne qui l’a lu, avec toute la solennité requise.

Dans son allocution, le maire Bernard Genin a rappelé que la thématique Une Ville, des mémoires sous-tendait à la fois commémorations et évènements culturels qui ponctuent ce mois de mai à Vaulx-en-Velin. Pour l’heure, le recueillement était de mise. Le maire a rappelé avec force les évènements tragiques qui ont précédé la reddition des nazis : les accords de Munich, “un blanc-seing pour Hitler” ; le pacte germano-soviétique ; et les massacres des Algériens “parce qu’ils osèrent sortir leurs drapeaux le 8 mai 1945 à Sétif”. Aujourd’hui, il s’agit de bâtir des valeurs humanistes sur une mémoire commune, a-t-il conclu en substance. Un message de fraternité et de solidarité.

Dans sa langue de slameur, Dalaï Slama n’a pas dit autre chose. Son texte, lu avec beaucoup de vigueur, a étonné, ému, interpellé. Plusieurs anciens parmi les Vaudais en avaient les larmes aux yeux. Ce moment était d’autant plus émouvant pour ceux et celles qui ont connu, durant la deuxième guerre mondiale, de rudes combats, et leur cortège de souffrances et de privations.

La commémoration du 10 mai devant le monument des droits de l’Homme a rassemblé, quant à elle, moins de monde que prévu place de la Nation. Cette fois, il était question de célébrer l’abolition de l’esclavage, “l’exploitation humaine poussée à son paroxysme“ a souligné le maire dans son allocution. Bernard Genin a rappelé que c’est grâce à l’actuelle ministre de la Justice, Christiane Taubira, que cette commémoration a été rendue officielle depuis le 10 mai 2001. Les manuels scolaires d’histoire évo- quent enfin cette part d’ombre de l’humanité : “La traite esclavagiste et la colonisation ont été de paire”, en laissant le continent africain exsangue, privé de l’exploitation de ses richesses minières. Mais avant tout, privée de sa chair : on estime à onze millions le nombre de déportés aux Amériques du nord et du sud.

Le travail de mémoire et de réparation chemine lentement mais sûrement dans les esprits. Ce travail va se poursuivre dans les années à venir à Vaulx-en-Velin, en creusant le passé et en interrogeant le présent, avec la participation des associations et des établissements scolaires. Le “pont” entre les générations est en train de s’établir sur ces questions, qui sont à la fois historiques, politiques, économiques, culturelles.... Tous les Vaudais sont concernés, quelles que soient leurs origines géographiques.

 Françoise Kayser

Pratique: la suite d' Une ville des mémoires

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