Démocratie locale / Associations : Acter le partenariat dans des conventions - mardi 02 avril 2013

Toujours moins de finances pour la cohésion sociale

SI LES ASSOCIATIONS structurantes que sont les centres sociaux, la MJC et le Monde Réel bénéficient de subventions ,globales pour fonctionner, elles ont aussi des subventions liées à des projets. C’est le cas avec le contrat urbain de cohésion sociale (Cucs) principalement abondé par la Ville et l’Etat mais que peuvent aussi alimenter le Grand-Lyon, la Région et le Département. Le Cucs est un contrat passé entre l’Etat et les collectivités territoriales qui engage chacun des partenaires à mettre en oeuvre des actions pour améliorer la vie quotidienne des habitants dans les quartiers connaissant des difficultés : là où les besoins des habitants ne diminuent
pas, oà où ils augmentent même avec la crise. Or les financements de l’Etat ont baissé de près de 25 % à Vaulx, passant de 850 000 euros en 2010 à environ 650 000 euros cette année.
“Nous avons ainsi perdu un quart des financements de l’Etat”, a détaillé Bernard Genin. Dès 2011, la Ville devait faire avec moins 15 %, puis elle a subi une nouvelle baisse de 4 % en 2012 et de 5 % en 2013. “La députée de la circonscription, qui vient d’être nommée vice-présidente de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acsé) nous avait assuré, lors du conseil municipal de février, que les financements seraient maintenus dans la programmation de l'Acsé. Elle avait même souligné : ”J'ai parlé de maintien, je n'ai pas dit qu'il y aurait des moins”, a rappelé le maire.
Pourtant, “des moins”, il y en a dans l’action publique, notamment au centre social du Grand-Vire qui voit ses financements baisser de 10 000 euros cette année. L’Etat demande à la structure de revoir certaines actions mal évaluées ou de demander des financements ailleurs pour d’autres. C’est le cas de l’alphabétisation, dont les ateliers ont été retoqués. Car l’Etat aujourd’hui impose aux structures de rentrer dans un dispositif spécial d’intégration, label à la clé. Et il n’accepte plus de financer les ateliers d’apprentissage du français. En somme, que chacun se débrouille dans la vie quotidienne, que ce soit pour acheter son
pain ou parler avec les professeurs… Ainsi en va-t-il des nouveaux dispositifs modifiés, qui font que de “l’alphabétisation” à “l’intégration”, le chemin est sem d’embûches… et de trous dans le budget.
Mais c’est aussi “une remise en question de nos valeurs et de nos pratiques”, a alerté Muriel Lecerf, présidente du Grand-Vire dans un courrier au maire fin janvier, en demandant à la Ville son soutien sur ce dossier. Un soutien que le maire, Bernard Genin a apporté lors de la rencontre mi-mars avec la préfète déléguée à l’Egalité des chances, qu’il a interpelée à ce sujet : “Je ne peux accepter la précarisation de l’action sociale dans nos quartiers populaires”.
Mais ces arguments n’ont pas fait fléchir la préfète qui s’en tient, selon le maire, “aux nécessaires économies” à réaliser. La municipalité risque de se trouver bien seule pour aider ses associations à mettre en place des projets avec et pour les habitants.

E.G

En quatre ans, les crédits de l’Etat pour financer les projets de cohésion sociale ont diminué de près de 25 %. A Vaulx-en-Velin, le centre social du Grand-Vire est le plus touché cette année.

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