Actualités / Démocratie locale - mardi 19 mars 2013

Cinq maires disent non aux expulsions locatives

ILS sont tous “maires de villes populaires” et maires de gauche, qu’ils soient au Front de gauche ou au Parti communiste. Chaque année, à la fin de la trêve hivernale, ils signent sur leur commune des arrêtés anti-expulsions locatives : “Ces arrêtés, nous souhaite- rions tous ne plus avoir à les prendre”. Pourtant, Bernard Genin, maire de Vaulx-en-Velin, Michèle Picard et René Balme, ses homologues de Vénissieux et de Grigny, avec les adjoints au loge- ment de Givors, Brigitte D’Aniello-Rosa et de Pierre-Bénite, Daniel Deléaz, étaient une nouvelle fois au rendez-vous, le 15 mars devant la préfecture du Rhône. Soutenus par des militants politiques et associatifs, des élus dont le sénateur du Rhône Guy Fisher, et des habitants, ils ont rappelé que si le gouvernement a reporté la fin de la trêve hivernale au 31 mars pour cause de conditions climatiques, “sur le fond, les problèmes restent les mêmes”.

“Nous refusons que nos administrés soient jetés à la rue”, a dénoncé Michèle Picard. Car ce sont dans ces villes “pauvres” que les situations sont les plus critiques : factures d’énergie de plus en plus lourdes, impayés de loyer, risquent de jeter des familles entières à la rue. “Nos services sont chaque jour confrontés à la détresse de ces familles qui ne peuvent plus payer les charges de la vie quotidienne”, explique le maire de Vaulx-en-Velin, Bernard Genin qui demande au gou- vernement de faire appliquer la loi sur le droit au logement. “Nous mettons en place des politiques sociales. La Ville, à travers son CCAS, et la CNL travaillent avec les bailleurs pour trouver des solutions, que ce soient des étalements de dettes ou des relogements. Alors pourquoi ce qui est possible dans nos communes ne le serait-il pas au niveau national ?”, interroge-t-il.

Il a donc une nouvelle fois remis son arrêté au préfet, souhaitant que “ces mesures nécessaires, cette résistance et cette désobéissance civiles ne soient de plus en plus cher. Les femmes seules avec enfants, les familles recomposées, les jeunes en galère ou les personnes âgées isolées sont autant de victimes du mal-logement. Sur la base de ce constat, la Fondation Abbé Pierre appelle les acteurs du logement à une plus grande prise en compte du “fait familial”.

La Fondation appelle à des solutions, pas tellement en terme de moyens, qu’elle juge conséquents (quatre milliards d’euros y sont consacrés en Rhône-Alpes) mais plutôt “avec l’utilisation des bons leviers”. Et demande plus des actes symboliques, qu’un juge- ment du tribunal administratif viendra casser sur requête du représentant de l’Etat”. Car si les années précédentes, “le combat était idéologique face à un gouvernement de droite qui menait une véritable casse sociale, aujourd’hui nous espérons que ce n’est pas un gouverne- ment qui se dit de gauche qui nous mènera au tribunal pour faire suspendre ces arrêtés”. Et de défendre le mora- toire sur les expulsions locatives demandé par trente-trois associations (dont Emmaüs, la Fondation Abbé- Pierre...) en attendant la mise en place “d’une véritable politique du loge- ment et du logement social en particulier”.

E.G

La CNL défend les locataires

Association de défense des habitants et des consommateurs, la Confédération nationale du logement (CNL) était mobilisée lors de la signature des arrêtés anti-expulsions locatives, le 15 mars, en présence de sa responsable départementale, Joëlle Blanluet, et du vaudais, Benito Sangrigoli. Qui appelle les locataires à se faire connaître avant que leur dette ne soit trop importante : “Nous contactons ainsi directement le bailleur concerné afin de mettre en place un échelonnement de la dette. Quand ce n’est pas possible, nous nous adressons alors aux assistantes sociales, explique- t-il. Nous travaillons aussi en lien avec la Ville et les services municipaux”. Mieux vaut donc ne pas attendre.

Contact : CNL, 19 chemin de la Ferme. Permanences du lundi au jeudi de 14h à 18h, le vendredi sur rendez-vous de 14h à 17h.Tél. 04 78 79 10 28.

 

Les expulsions repoussées au 31 mars

Le gouvernement a repoussé la fin de la trêve hivernale du 15 au 31 mars, afin de “répondre à la situation exceptionnelle liée aux conditions climatiques”. Les expulsions par la force publique ne pourront donc reprendre qu’à cette date, laissant un cours répit aux familles menacées.

A Vaulx en 2012 :

131 assignations au tribunal, 66 concours à la force publique demandés, 35 expulsions programmées, 12 familles parties avant leur expulsion, 7 expulsions dont 1 sans relogement.

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